Depuis plusieurs décennies aujourd’hui, les nations du monde vivent une période très difficile marquée par des innombrables crises (crise sanitaire, crise climatique, crise humanitaire) si bien que l’Etat-providence qui avait longtemps été considéré comme modèle degouvernance sociale est à ce jour remise en question. Ce qui a poussécertains observateurs à considérer l’Etat moderne comme étant « moinssocial et inégalitaire » en ce sens que les personnes vulnérables sesentent abandonnées par la société.
En France, la pauvreté s’est aggravée en 2023 et touche de plus en plusles femmes, notamment isolées, avec ou sans enfant. Dans la région Ile-de-France , la pauvreté concerne une personne sur six , et un jeune demoins de 18 ans sur cinq ? La crise sanitaire a accentué la situation despersonnes vulnérables, tout en créant des situations de précarités nouvelles (précarité sociale, déscolarisation…). Qu’elle soit manifeste ouinvisible, rurale ou urbaine, la pauvreté prend de multiples formes etappelle des réponses rapides et efficaces, au plus prés de celles et ceuxqui en sont victimes.
Malgré ses innombrables richesses en ressources naturelles, la République Démocratique du Congo est l’une des cinq nations au monde où la pauvreté est « généralisée ». En 2022, environ 62% de la population du pays (soit 60 millions de personnes) vivait avec moins de 2,15 dollars par jour. Ainsi, près d’une personne sur six en situation d’extrême pauvreté en Afrique subsaharienne vit en RDC. Certaines populations sont particulièrement frappées et discriminées : populations autochtones,personnes vivant avec handicap, personnes âgées, veuves, jeunes filles et filles-mères. Tout ce monde n’a besoin que d’un élan de solidarité nationale afin de lui permettre de vivre décemment. Cependant, il y a lieu de regretter que cette solidarité nationale dont ont besoin tous ces laissés pour compte peine à pouvoir s’installer de manière significative en RDC. D’après une étude du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), les inégalités constatées sont généralement fondées sur l’histoire sociale. Elles sont, de ce fait, le produit d’un mode d’organisation sociale dans laquelle les couches sociales (politiques,militaires, économiques, socioculturelles) de ceux qui ont réussi à avoir accès aux ressources tant rares qu’abondantes, valorisées ou valorisables de la société, ont réussi à réduire l’accès de la majorité à ces mêmes ressources.
Ainsi donc, ces groupes vulnérables : orphelins et autres enfants vulnérables, filles et femmes en situation difficile, personnes de troisième âge sans soutien, déplacés de guerre ainsi que les personnes en situation de handicap sont confrontés quotidiennement aux risques de la vulnérabilité et de la pauvreté extrême. S’agissant des personnes handicapées en général, leur situation reste préoccupante à travers le monde et particulièrement en R.D. Congo.
En France, malgré un cadre légal qui consacre les droits des personnes en situation de handicap, celles-ci .demeurent particulièrement touchées par les inégalités, les discriminations, les préjugés et l’isolement.En République Démocratique du Congo, la discrimination à l’égard des personnes vivant avec handicap est accentuée au travers des attitudes sociétales qui dévalorisent et limitent le potentiel des personnes handicapées. La situation à l’égard des femmes handicapées l’est encore davantage. En effet, en dehors de statut de femme, s’ajoute une autre vulnérabilité, encore plus marquante, celle de personne handicapée. C’est pour cela que de nombreux spécialistes des questions relatives au handicap considèrent les femmes handicapées comme une catégorie sociale plus vulnérable. Malgré cette spécificité catégorielle, les actions et stratégies restent confinées dans une démarche générale, sans tenir compte vraiment de cet impératif de traitement spécial.
D’où l’impérieuse nécessité de pouvoir mener des actions en vue d’aider les personnes vulnérables à leur autonomisation afin de leur permettre d’améliorer leur qualité de vie.